JO et géopolitique

1936 : Hitler met en scène la 10e édition des Jeux olympiques qui se déroule à Berlin pour mieux souligner la puissance de l'Allemagne nazie. Mais un homme viendra contrarier cette volonté : Jesse Owens. L'Afro-américain rafle 4 médailles d'or et pas des moindres : 100m, 200m, saut en longueur et relais 4x100m. Pour France tv sport, Pascal Boniface revient sur cet épisode marquant de l'histoire olympique.





La Russie de Vladimir Poutine a annoncé vouloir organiser en septembre des "Jeux de l’amitié". Beaucoup y voient la riposte du maître du Kremlin, furieux de voir les athlètes russes contraints de concourir sous bannière neutre aux JO de Paris. L’occasion pour nous de voir comment le sport est souvent la continuation de la géopolitique par d’autres moyens. Sortons nos cartes.







Peut-on séparer sport et politique ? Nombreux sont ceux qui les dissocient, comme s'il existait une imperméabilité entre les deux domaines ou du moins, une nécessité de les séparer. C'était d'ailleurs la volonté du créateur des Jeux olympiques modernes, Pierre de Coubertin.

L'histoire des JO "modernes" de 1896 à nos jours aura montré que le sport est une véritable tribune pour les enjeux (géo)politiques contemporains. Visionnés par des milliards d'individus, les Jeux d'hiver et d'été ont été, en effet, le théâtre des rivalités géopolitiques ou encore de revendications politiques. Entre les boycotts, les suspensions de pays en guerre par le Comité olympique, les gestes politiques et symboliques, relais des luttes pour l'égalité, il semble impossible d'affirmer aujourd'hui que le sport et la politique sont indissociables. On se souvient notamment des images fortes à différentes éditions des Jeux : l'amitié entre Jessie Owens, athlète afro-américain et Luz Long athlète blanc et allemand en 1936 face à Hitler, le poing levé du Black Power de Tommie Smith et John Carlos en 1968 à Mexico, la prise d'otage de la délégation israélienne à Munich par un groupe extrémiste palestinien en 1972...  Retour en vidéo sur les évènements et enjeux (géo)politiques qui ont marqué les Jeux olympiques.




4 novembre 1956 : les chars soviétiques envahissent Budapest pour mettre fin à l'insurrection hongroise et réprimer dans le sang cette révolte à la fois populaire et nationale. Quelques jours plus tard débutent les Jeux Olympiques d'été à Melbourne en Australie. Le match de waterpolo opposant la Hongrie à l'Union sociétique apparaît alors pour les Hongrois comme une revanche par le sport sur la géopolitique. La rencontre va se terminer par une bagarre générale dans une piscine rougie par le sang. Pour France tv sport, Pascal Boniface revient sur cet épisode marquant de l'histoire olympique.




Jeux olympiques à Mexico en 1968. La finale du 200 m est remportée par un américain, Tommie Smith, et un autre noir américain, John Carlos, est troisième. Sur le podium, les deux hommes lèvent leur poing ganté pour protester contre le sort qui est réservé aux noirs aux Etats-Unis où il y a toujours, dans les faits, beaucoup de ségrégation. Leur geste est rentré dans l'histoire, jamais on ne s'était servi ainsi de la tribune olympique pour émettre une revendication aussi forte. 1968, c'est aussi l'année de l'assassinat de Martin Luther King et c'est aussi en rappel de cet assassinat que John Carlos et Tommie Smith lèvent le poing sur leur podium.





Vous reprendrez bien un peu de Jeux Olympiques et Paralympiques ? Derrière l’événement qui ravit les amateurs de sports en tout genre tous les quatre ans, c’est tout un terrain d’affrontement géopolitique qui se déploie dans les coulisses, entre démonstrations de force, dopages, critiques des coûts économiques et environnementaux… et appels au boycott politique.













Il y a cinquante ans, lors de la cérémonie de remise des médailles du 200 m des JO de Mexico, les Américains Tommie Smith et John Carlos baissent la tête et lèvent un poing ganté de noir lors de l’hymne américain. Ce geste est un signe de soutien à la cause des Afro-Américains au cours d’une année 1968 secouée notamment par l’assassinat de Martin Luther King. Pour ce geste, les deux athlètes ont été exclus à vie des JO et, selon leur témoignage, ils ont reçu un certain nombre de menaces de mort.