Le sonnet
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Le sonnet
NICOLAS BOILEAU, ART POÉTIQUE
On dit, à ce propos, qu'un jour ce dieu bizarre,
Voulant pousser à bout tous les rimeurs français,
Inventa du sonnet les rigoureuses lois ;
Voulut qu'en deux quatrains de mesure pareille
La rime avec deux sons frappât huit fois l'oreille ;
Et qu'ensuite six vers artistement rangés
Fussent en deux tercets par le sens partagés.
Surtout de ce poème il bannit la licence :
Lui-même en mesura le nombre et la cadence ;
Défendit qu'un vers faible y pût jamais entrer,
Ni qu'un mot déjà mis osât s'y remontrer.
THÉODORE DE BANVILLE, PETIT TRAITÉ SUR LE SONNET
Le Sonnet est toujours composé de deux quatrains et de deux tercets.
Dans le Sonnet régulier - riment ensemble :
1° le premier, le quatrième vers du premier quatrain ; le premier et le quatrième vers du second quatrain ;
2° le second, le troisième vers du premier quatrain ; le second et le troisième vers du second quatrain;
3° le premier et le second vers du premier tercet ;
4° le troisième vers du premier tercet et le second vers du second tercet ;
5° le premier et le troisième vers du second tercet.
A propos du Sonnet, méditer avec grand soin les observations suivantes :
1° La forme du Sonnet est magnifique, prodigieusement belle - et cependant infirme en quelque sorte ; car les tercets, qui à eux forment six vers, étant d'une part physiquement plus courts que les quatrains, qui à eux deux forment huit vers -, et d'autre part semblant infiniment plus courts que les quatrains - à cause de ce qu'il y a d'allègre et de rapide dans le tercet et de pompeux et de lent dans le quatrain; - le Sonnet ressemble à une figure dont le buste serait trop long et les jambes trop grêles et trop courtes. Je dis ressemble, et je vais au-delà de ma pensée. Il faut dire que le Sonnet ressemblerait à une telle figure, si l'artifice du poète n'y mettait bon ordre.
L'artifice doit donc consister à grandir les tercets, à leur donner de la pompe, de l'ampleur, de la force et de la magnificence. Mais ici il s'agit d'exécuter ce grandissement sans rien ôter aux tercets de leur légèreté et leur rapidité essentielles.
2° Le dernier vers du Sonnet doit contenir un trait - exquis, ou surprenant, ou excitant l'admiration par sa justesse et par sa force.
On dit, à ce propos, qu'un jour ce dieu bizarre,
Voulant pousser à bout tous les rimeurs français,
Inventa du sonnet les rigoureuses lois ;
Voulut qu'en deux quatrains de mesure pareille
La rime avec deux sons frappât huit fois l'oreille ;
Et qu'ensuite six vers artistement rangés
Fussent en deux tercets par le sens partagés.
Surtout de ce poème il bannit la licence :
Lui-même en mesura le nombre et la cadence ;
Défendit qu'un vers faible y pût jamais entrer,
Ni qu'un mot déjà mis osât s'y remontrer.
THÉODORE DE BANVILLE, PETIT TRAITÉ SUR LE SONNET
Le Sonnet est toujours composé de deux quatrains et de deux tercets.
Dans le Sonnet régulier - riment ensemble :
1° le premier, le quatrième vers du premier quatrain ; le premier et le quatrième vers du second quatrain ;
2° le second, le troisième vers du premier quatrain ; le second et le troisième vers du second quatrain;
3° le premier et le second vers du premier tercet ;
4° le troisième vers du premier tercet et le second vers du second tercet ;
5° le premier et le troisième vers du second tercet.
A propos du Sonnet, méditer avec grand soin les observations suivantes :
1° La forme du Sonnet est magnifique, prodigieusement belle - et cependant infirme en quelque sorte ; car les tercets, qui à eux forment six vers, étant d'une part physiquement plus courts que les quatrains, qui à eux deux forment huit vers -, et d'autre part semblant infiniment plus courts que les quatrains - à cause de ce qu'il y a d'allègre et de rapide dans le tercet et de pompeux et de lent dans le quatrain; - le Sonnet ressemble à une figure dont le buste serait trop long et les jambes trop grêles et trop courtes. Je dis ressemble, et je vais au-delà de ma pensée. Il faut dire que le Sonnet ressemblerait à une telle figure, si l'artifice du poète n'y mettait bon ordre.
L'artifice doit donc consister à grandir les tercets, à leur donner de la pompe, de l'ampleur, de la force et de la magnificence. Mais ici il s'agit d'exécuter ce grandissement sans rien ôter aux tercets de leur légèreté et leur rapidité essentielles.
2° Le dernier vers du Sonnet doit contenir un trait - exquis, ou surprenant, ou excitant l'admiration par sa justesse et par sa force.
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