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Surréalisme

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Message par Barda Lun 23 Avr - 13:02

Définition
Le surréalisme est un mouvement littéraire et artistique né après la Première Guerre mondiale ; ce mouvement succède au dadaïsme.
Ce mouvement repose sur le refus de toutes les constructions logiques de l’esprit et sur les valeurs de l’irrationnel, de l’absurde, du rêve, du désir et de la révolte.


La Subversion des images : L'esprit du surrealisme par centrepompidou


SURRÉALISME FLORILÈGE par MELMOTH


André Breton, sur la définition du surréalisme :
« Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. »

Le mouvement surréaliste repose donc sur la volonté de libérer l’homme des morales qui le contraignent et des académismes qui l’empêchent d’agir,  c’est-à-dire nuisent à la force créatrice.



  • peinture

· Magritte - -la trahison des images

Dans les années 1928 ou 1929, René Magritte peignait une toile intitulée : "La trahison des images".

Surréalisme 7_la_t11

On y voyait l'image d'une pipe ordinaire, traitée dans une facture très réaliste. L'objet était immédiatement identifiable, ce qui
dispensait les naïfs de poser la sempiternelle question : -"Qu'est-ce que cela représente?

Toutefois, on pouvait lire, tracée en écriture cursive,juste au dessous de l'objet, la phrase suivante : "Ceci n'est pas une
pipe". Or, cette phrase intriguait ! Pourquoi l'artiste avait-il éprouvé le besoin d'indiquer que "ceci n'est pas une pipe", alors que tout le monde voyait bien qu'il s'agissait d'une pipe ?…

L'explication la plus évidente consiste à constater tout bonnement que l'image d'une pipe n'est effectivement pas une pipe, et que Magritte mobilise, par le paradoxe apparentcontenu dans ces toiles, l'imagination et la réflexion du spectateur qui en tirera les conclusions qu'il souhaitera sur la question de la réalité des choses en général.



  •   Hendrick Maertensz Sorgh dit Rokes, Le Joueur de luth, 1610-1670.
  •  Joan Miro, Intérieur hollandais, 1928


Que l’artiste le reconnaisse ou non, une toile vierge de toutes références n’existe pas. Les artistes réinterprètent encore et toujours la tradition picturale avec un nouveau langage plastique. Miró comme d’autres peintres du XXe siècle (Picasso, Bacon) se confronte ainsi aux maîtres anciens.

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En mai 1928, Miró entreprend un voyage de deux semaines en Belgique et en hollande. Il est très vite fasciné par la peinture flamande, par le monde d’objets que cette peinture révèle.

De retour à Paris, il se met à copier ces œuvres à sa façon.

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« Ce qui prime chez moi c’est le fait plastique et poétique ; ce sont les associations de formes et d’idées : une forme
me donne une idée, cette idée me donne une autre forme et le tout aboutit à des personnages, à des animaux, à des je-ne-sais-quoi que je n’avais pas prévus.
»

Les surréalistes utilisés en publicité

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• Analyse De l'Oeuvre : "La Persistance De La Mémoire" De Dali

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L'idée de ce tableau est venue à Dali alors qu'il contemplait les restes d'un camembert coulant dans une assiette après un dîner terminé , puis il avait entamé une réflexion compulsive sur les mystères des éléments durs et mous, puis s'est immédiatement mis à travailler, frénétiquement et toute la nuit, en introduisant sur la toile trois montres à demi-fondues.

Ce tableau représente d’abord un paysage des rochers du Cap de Creus, très probablement de Portlligat, pays à part entière à propos duquel le maître affirmait «Je suis construit entre ces pierres, j’ai forgé ici ma personnalité, j’y ai découvert mon amour, j’y ai peint mon œuvre, j’y ai construit ma   maison. Je ne peux me séparer de ce ciel, de cette mer, de ces rochers ».

Puis Quatre montres dont la seule à être rigide est à l'envers et couverte de fourmis , insectes que Dali associait souvent à la mort , à la décomposition .
Les montres molles, qui nous parlent du temps qui s'étire et se distend , sont placées sur trois objets très différents : Un cube de glaise , un arbre mort et une forme qui figure un visage ou un animal à terre. Elles symbolisent et évoquent le fait que le temps n'est pas le même pour tous et qu'il n'a pas les mêmes répercutions pour tous. Chaque être , chaque chose a un temps qui lui est propre .
Mais aucune montre n'indique la même heure . Cette mise en scène de l’éphémère, en contrepoint à l’éternité et à la douceur du paysage, conçu lors d’une session de travail précédente, indiquent l’obsession de Dalí pour l’immortalité, rendue possible en échappant au contrôle du temps .

LITTERATURE

Quelle que soit son ambition de modernité et la violence qu’elle peut manifester envers la littérature, la poésie surréaliste recourt encore à des formes traditionnelles (sonnet,blason, alexandrin, exaltation lyrique…) pour les subvertir ou les exalter.

• Une relation ambivalente au langage
l’écriture automatique fait coïncider la liberté de sujet et celle des mots.
De plus, les mots sont aussi considérés comme libres, indépendants du sujet qui les manipule : « les mots font l’amour » selon Breton, c’est-à-dire qu’il s‘associent, dégagent une énergie et un pouvoir magique qui dépassent le contrôle qu’un sujet peut exercer sur lui ;  à la limite, les mots dictent la pensée : il faut écouter les mots, se plier à leur logique ; il ne faut pas chercher à les domestiquer mais tirer profit de leur énergie pour créer, renouveler la poésie.

• Traquer le merveilleux dans le réel
Loin d’être une pure affaire de langage, la poésie est liée à l’action, à la mentalité surréaliste : elle tend au dépassement, à l’infini.
Le goût pour l’insolite, le merveilleux résulte alors d’une tension vers ce que nous ne voyons pas, ce qui nous dépasse car notre conscience et notre imagination sont maintenues dans un état d’infériorité et de limitation. Les collages ou le langage qui bafoue la syntaxe et impose un ordre nouveau à la pensée et aux images sont les vecteurs et la matière de ce dépaysement.

La poésie doit être faite par tous, elle est partout : l’errance, la déambulation dans la ville – lieu de tous les possibles, de tous les mystères, de toutes les rencontres -  sont des expériences surréalistes par excellence : il s’agit au gré des rues de voir, révéler ce qui se cache sous les apparences, de transfigurer merveilleusement la réalité quotidienne, d’aiguiser sa perception de l’insolite.

• Le culte de l’Amour  et de la Femme
L’amour est au cœur de la poésie surréaliste ; le sentiment amoureux ne donne pas lieu à une analyse ou un intrigue  mais à une quête merveilleuse et une exaltation lyrique.
L’amour est une philosophie pour le surréalisme : il représente ce qui élève et transcende, ce vers quoi il faut tendre.

Philippe Soupault - Articles de sport
Courageux comme un timbre poste
il allait son chemin
en tapant doucement dans ses mains
pour compter ses pas
son coeur rouge comme un sanglier
frappait frappait
comme un papillon rosé et vert
De temps en temps
il plantait un petit drapeau de satin
Quand il eut beaucoup marché
il s'assit pour se reposer
et s'endormit
Mais depuis ce jour il y a beaucoup de nuages dans le ciel
beaucoup d'oiseaux dans les arbres
et beaucoup de sel dans la mer
Il y a encore beaucoup d'autres choses.


Bulles Billes Boules - 1920-1930

Paul Eluard - L'amoureuse
Elle est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens
Elle a la forme de mes mains
Elle a la couleur de mes yeux
Elle s'engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel
Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir
Ses rêves en pleine lumière
Font s'évaporer les soleils
Me font rire pleurer et rire
Parler sans avoir rien à dire


Robert Desnos - Compte rendu de rêves
En 1916 - Je suis transformé en chiffre. Je tombe dans un puit qui est en même temps une feuille de papier, en passant d'une équation à une autre avec le dé¬sespoir de m'éloigner de plus en plus de la lumière du jour et d'un paysage qui est le château de Ferrières (Seine-et-Marne) vu de la voie du chemin de fer de l'Est.

Durant l'hiver 1918-1919 - Je suis couché et me vois tel que je suis en réalité L'électricité est allumée. La porte de mon armoire à glace s'ouvre d'elle-même. Je vois les livres qu'elle renferme. Sur un rayon se trouve un coupe-papier de cuivre (il y est aussi dans la réalité) ayant la forme d'un yatagan. Il se dressa sur l'extrémité de la lame, reste en équilibre instable durant un instant puis se recouche lentement sur le rayon. La porte se referme. L'électricité s'éteint.

En août 1922 - Je suis couché et me vois tel que je suis en réalité. André Bre¬ton entre dans ma chambre, le Journal Officiel à la main. "Cher ami, me dit-il, j'ai le plaisir de vous annoncer votre promotion au grade de sergent-major" puis il fait demi-tour et s'en va.
(Littérature n°5 - 1922).

L'Union libre
Ma femme à la chevelure de feu de bois
Aux pensées d'éclairs de chaleur
A la taille de sablier
Ma femme à la taille de loutre entre les dents du tigre
Ma femme à la bouche de cocarde et de bouquet d'étoiles de dernière grandeur
Aux dents d'empreintes de souris blanche sur la terre blanche
A la langue d'ambre et de verre frottés
Ma femme à la langue d'hostie poignardée
A la langue de poupée qui ouvre et ferme les yeux
A la langue de pierre incroyable
Ma femme aux cils de bâtons d'écriture d'enfant
Aux sourcils de bord de nid d'hirondelle
Ma femme aux tempes d'ardoise de toit de serre
Et de buée aux vitres
Ma femme aux épaules de champagne
Et de fontaine à têtes de dauphins sous la glace
Ma femme aux poignets d'allumettes
Ma femme aux doigts de hasard et d'as de cœur
Aux doigts de foin coupé
Ma femme aux aisselles de martre et de fênes
De nuit de la Saint-Jean
De troène et de nid de scalares
Aux bras d'écume de mer et d'écluse
Et de mélange du blé et du moulin
Ma femme aux jambes de fusée
Aux mouvements d'horlogerie et de désespoir
Ma femme aux mollets de moelle de sureau
Ma femme aux pieds d'initiales
Aux pieds de trousseaux de clés aux pieds de calfats qui boivent
Ma femme au cou d'orge imperlé
Ma femme à la gorge de Val d'or
De rendez-vous dans le lit même du torrent
Aux seins de nuit
Ma femme aux seins de taupinière marine
Ma femme aux seins de creuset du rubis
Aux seins de spectre de la rose sous la rosée
Ma femme au ventre de dépliement d'éventail des jours
Au ventre de griffe géante
Ma femme au dos d'oiseau qui fuit vertical
Au dos de vif-argent
Au dos de lumière
A la nuque de pierre roulée et de craie mouillée
Et de chute d'un verre dans lequel on vient de boire
Ma femme aux hanches de nacelle
Aux hanches de lustre et de pennes de flèche
Et de tiges de plumes de paon blanc
De balance insensible
Ma femme aux fesses de grès et d'amiante
Ma femme aux fesses de dos de cygne
Ma femme aux fesses de printemps
Au sexe de glaïeul
Ma femme au sexe de placer et d'ornithorynque
Ma femme au sexe d'algue et de bonbons anciens
Ma femme au sexe de miroir
Ma femme aux yeux pleins de larmes
Aux yeux de panoplie violette et d'aiguille aimantée
Ma femme aux yeux de savane
Ma femme aux yeux d'eau pour boire en prison
Ma femme aux yeux de bois toujours sous la hache
Aux yeux de niveau d'eau de niveau d'air de terre et de feu


André BRETON, Clair de terre, 1931

• Les jeux
- CADAVRE EXQUIS
Le jeu consiste à faire composer une phrase ou un dessin par plusieurs personnes sans qu’aucune d’elles ne puisse tenir compte de la collaboration ou des collaborations précédentes en utilisant le pliage entre chaque intervenant.

Exemples :
« Le cadavre exquis boira le vin nouveau »
« Lautréamont couché de tout son long mais barbelé ne craint ni n’enlève les symboles dictatoriaux »


- JEU DES DÉFINITIONS
Il se joue à deux ; le premier joueur écrit sur une feuille une question commençant par « Qu’est-ce que… », le second sans connaître la question posée note sur une feuille la réponse.

Exemples : (entre Breton et Suzanne Muzard en 1928)
B. Qu’est-ce que le baiser ?
S. Une divagation, tout chavire.

B. Qu’est-ce que le jour ?
S. Une femme qui se baigne nue à la tombée de la nuit.

B. Qu’est-ce que la liberté ?
S. Une multitude de petits points multicolores dans les paupières.

Une parodie de ce jeu par Aragon « Une fois pour toutes » :
Qu’est-ce que parler veut dire ?
Semer des cailloux blancs que les oiseaux mangeront.

Qu’est-ce que l’amour ?
Un anneau d’or dans les nuages.

Qu’est-ce que la mort ?
Un petit château-fort sur la montagne.

- JEU DES SYLLOGISMES
Se joue à trois joueurs et repose sur la subversion du syllogisme traditionnel, constitué d’une suite de trois propositions (la majeure, la mineure et la conclusion), formant un raisonnement déductif rigoureux sur le modèle « Tous les hommes sont mortels (majeure). Or Socrate est un homme (mineure). Donc Socrate est mortel (conclusion) ».
Le premier joueur écrit la majeure commençant par « Tous les… », puis plie la feuille pour que le second note à son tour la mineure commençant par « Or… ». Le papier est replié et le troisième conclut en écrivant la conclusion débutant par « Donc… ».

Exemples :
La nuit, tous les chats sont gris.
Or le vampire n’a qu’un vol limité.
Donc le progrès est un mythe.

Tout téléphone est un miroir.
Or tous les pigeons volent.
Donc une gifle gantera votre main.

REVOLTE
Le mouvement a aussi une dimension politique : l’art est considéré comme un moyen de « changer la vie ». D’où l’adhésion au Parti communiste du groupe surréaliste.
Le mouvement est défini par André Breton dans le Manifeste du surréalisme, publié en 1924. Parmi les écrivains surréalistes, on peut citer Louis Aragon (1897-1982), Paul Éluard (1895-1952), Philippe Soupault (1897-1991), Robert Desnos (1900-1945), Antonin Artaud (1896-1946) ou encore Georges Bataille (1897-1962). Parmi les peintres, citons Max Ernst, Salvador Dalí, René Magritte et Juan Miró.


« Nous n'acceptons pas les lois de l'Économie ou de l'Échange, nous n'acceptons pas l'esclavage du Travail, et dans un domaine encore plus large nous nous déclarons en insurrection contre l'Histoire. » (tract La Révolution d'abord et toujours)
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