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Message par Barda Mer 14 Aoû - 12:50


• Corpus de textes –Spécificité de l’alimentation humaine

Texte 1 : Nutrition humaine

Physiologiquement et biochimiquement, la nutrition de l'Homme ne diffère que par quelques détails de celle des Mammifères monogastriques, comme le Rat et le Porc. Les amino-acides, les vitamines, les minéraux qui sont indispensables, ses sources glucido-lipidiques d’énergie sont les mêmes. Le génome des Mammifères est identique, pour ce qui est des équipements enzymatiques, des processus nutritionnels, à quelques mutations près. Ce qui est propre à l’Homme tient à quelques particularités. 1) Il naît et reste longtemps immature. Il va devoir pendant des années dépendre de sa mère et de son père pour sa nourriture. Comme chez les Abeilles et les Fourmis, ce comportement va engendrer un système social développé. 2) C’est le moins spécialisé techniquement des Mammifères. C’est le plus omnivore des animaux. (…) 3) Enfin, le comportement alimentaire de l’homme est très curieusement réglé. L’eau et le sel mis à part, nous sommes presque totalement inconscients de nos besoins nutritionnels. Nous ne nous mettons pas à table pour refaire des réserves épuisées ; il nous suffirait alors de manger toutes les trois semaines pour l’homme, et toutes les six semaines pour la femme. Nous nous mettons à table et nous choisissons nos aliments, poussés par des motivations psycho-sensorielles et symboliques qui ne sont reliées aux motivations biochimiques que par tout ce que nous sommes.

J. Trémolière, Nutrition humaine, Encyclopédie de la Pléiade, 1969




Texte 2 : Les goûts alimentaires

Comment les individus appartenant à une classe ou un groupe apprennent-ils et intériorisent-ils les goûts caractéristiques de leur classe ? Et comment expliquer que tous les individus d’une même classe n’aient pas les mêmes goûts ? Il n’y a pas une réponse, mais des réponses relevant du biologique, du psychologique et du social.
Certains goûts semblent universels et communs à chaque individu : attirance innée pour la saveur sucrée et dégoût, également inné, pour la saveur amère.
Dans la prime enfance, les goûts alimentaires ne sont guère différents d’une classe sociale à l’autre. Il semble bien exister un « goût enfantin ». Puis, à partir de 2-3 ans, l’enfant refuse tout aliment étranger à son répertoire alimentaire familier : il apprend à choisir, c’est-à-dire à réduire le risque au minimum. À tel point qu’on peut se demander comment ses goûts vont se socialiser. Le plus souvent, ce sera sous l’influence de ses pairs et bien moins sous celle de ses parents.
Cependant, les goûts varient d’une classe sociale à l’autre. La bourgeoisie traditionnelle recherche les calories chères et dépense beaucoup pour l’alimentation ; en revanche, les classes aisées d’après-guerre se soucient davantage d’équilibre nutritionnel et consacrent moins de temps à l’alimentation. Les classes populaires préfèrent souvent des aliments « nourrissants », c’est-à-dire très énergétiques et peu coûteux.
Toutefois, l’évolution de l’organisation du travail modifie ces besoins : la force physique n’est presque plus utile et la reconstitution des forces de travail n’a plus lieu d’être. D’où une baisse d’intérêt de l’ouvrier (jeune) pour la nourriture, d’autant que son temps libre peut être utilisé pour d’autres activités. Le voilà prêt pour le fast-food.
Enfin, le « look » indispensable (mince, jeune et sportif) influe sur les préférences pour les produits diététiques.
Le choix des nutriments répond donc bien à des besoins nutritionnels et aux goûts individuels mais il est encore nettement déterminé par la situation sociale.

Bulletin d’information du ministère de l’Agriculture, octobre 1985



Texte 3 : Détermination de l’habitus alimentaire

Le goût en matière alimentaire dépend aussi de l’idée que chaque classe se fait du corps et des effets de la nourriture sur le corps, c'est-à-dire sur sa force, sa santé et sa beauté, et des catégories qu'elle emploie pour évaluer ces effets, certains d'entre eux pouvant être retenus par une classe qui sont ignorés par une autre, et les différentes classes pouvant établir des hiérarchies très différentes entre les différents effets : c'est ainsi que là où les classes populaires, plus attentives à la force du corps (masculin) qu’à sa forme, tendent à rechercher des produits à la fois bon marché et nourrissants, les professions libérales donneront leur préférence à des produits savoureux, bons pour la santé, légers et ne faisant pas grossir. Culture devenue nature, c'est-à-dire incorporée, classe faite corps, le goût contribue à faire le corps de classe : principe de classement incorporé qui commande toutes les formes d'incorporation, il choisit et modifie tout ce que le corps ingère, digère, assimile, physiologiquement et psychologiquement. Il s'ensuit que le corps est l'objectivation la plus irrécusable du goût de classe, qu'il manifeste de plusieurs façons. D'abord dans ce qu’il a de plus naturel en apparence, c'est-à-dire dans les dimensions (volume, taille, poids, etc.) et les formes (rondes ou carrées, raides ou souples, droites ou courbes, etc ) de sa conformation visible, où s'exprime de mille façons tout un rapport au corps, c'est-à-dire une manière de traiter le corps, de le soigner, de le nourrir, de l'entretenir, qui est révélatrice des dispositions les plus profondes de l'habitus : c'est en effet au travers des préférences en matière de consommation alimentaire qui peuvent se perpétuer au-delà de leurs conditions sociales de production (comme dans d’autres domaines un accent, une démarche, etc.), et aussi bien sûr au travers des usages du corps dans le travail et dans le loisir qui en sont solidaires, que se détermine la distribution entre les classes de propriétés corporelles.

Pierre Bourdieu, La Distinction, 1979.


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